- Tu m'aime ?
- Non.
- Alors pourquoi reste-tu collée contre moi, là tout de suite ?
Pitié.. Comment résister à sa chaleur rassurante contre ma poitrine ? J'avais l'impression que ses cheveux étaient de plus en plus noirs, chaque jours, et que, au contraire, ses yeux noisette s'éclaircissaient peu à peu. J'avais beaucoup trop bu, c'était clair, mais cette sensation étrange dans mon ventre, cette même sensation que l'on a dans une montagne russe en descente, cette sensation de vide et en même temps de sécurité...
Pfff ! Mais à quoi bon ?! A quoi bon me serrer si fort si c'est pour ensuite devoir le lâcher ? A quoi bon le regarder alors que je vais bien devoir fermer les yeux à un moment ? A quoi bon continuer à l'aimer si ça devait ne durer qu'un temps ? Et en même temps, à quoi bon vivre sans lui...
- J'aimerais bien te serrer encore plus fort.. Me murmura t-il à l'oreille.
Je soupirai, fatiguée de devoir lutter contre cet amour qui m'envahissait tel un virus mortel.
- Si tu veux serrer plus fort, alors serre plus fort, mais ne m'oblige pas à t'aimer..
Il me sourit. J'avais toujours dit détester les anges. Ces petites créatures rondes et roses me faisaient penser à des porcs drogués de haagen dazs. Insouciants, insolents, ignorants.. Malgré tout, en regardant son visage blanc, en me plongeant dans ses yeux, son odeur s'imprégnant sur moi, je me dis que si les anges existaient, cette personne en face de moi devait bien être un des leurs..
- Luna, à quoi bon te forcer à m'aimer alors que tu m'aime déjà ?
Cette fois-ci, je me détachai de son étreinte, vexée qu'il ai lut en moi ainsi.
- Non. Je ne t'aime pas. Je n'aime personne sur cette foutue planète. Et si tu m'as observée comme tu le dis, tu as dû te rendre compte que contrairement à toi, contrairement aux gens normaux, je ne suis pas dotée de sentiments, moi.
- Ah oui ? Et pourquoi pleures-tu alors ?
- Tais toi ! Je ne veux pas te voir. Disparais ! Sors de ma vie, sors de mon cœur ! Va vivre ailleurs, sur une autre planète, dans un autre univers. Peut importe tant que je ne te vois plus ! ET SORS DE MON COEUR !!!
- Non. Je t'aime, moi. SI tu n'as pas de sentiments, j'en aurais à ta place. Si tu n'as plus d'espoir, je te donnerais le miens. Je t'aime...
- Et moi je ne sais pas aimer. Donc si tu ne veux as sortir de mon coeur, je te mettrais dehors toute seule !
Le couteau près de moi brillait. Je n'aurais jamais douté que cette chose avec quoi je coupais mes fruits, avec quoi je préparais le repas serait la dernière chose que je voyais.. Je posai ma main sur son manche, sentant mon coeur se refroidir petit à petit. Je sentais ma vie s'en aller doucement.. Non. EN fait j'étais morte au début. AU tout début lorsque je l'avais connu.. Je ne faisais que récupérer la vie qui m'appartenait. Il était inadmissible de ma part d'aimer.
Je levais la pointe brillante et l'enfonçait avec force dans ma poitrine. Et voilà ! Il n'était plus dans mon coeur. J'aperçus tout de même la fin de ma vie : le sang tacher ma robe mauve, cet ange qui criait, qui hurlait comme un fou, et même le bruit de l'ambulance qui arrivait... Et voilà. Tout était finit. Avec un peu de chance, cet ange que j'avait aperçus avant ma mort m'attendrait chez Hades... M'enfin ! Peut être, avec un peu de chance...


Muhuhuhu ! Histoire vraie, sauf la fin parce que je trouvais que ça faisait pas assez tragique. En fait je trouvais ça pathétique de ma part d'avouer que j'avais succombé et que je l'avais embrassé... Pathétique... --"

Un élan de mélancolie accompagnée d'une coupe de nostalgie m'envahit. Qui suis-je réellement ? Où vais-je ? Ma vie n'est qu'un labyrinthe sans fin qui serpente à côté du tiens sans jamais le croiser. Je t’aperçois parfois, à travers les branches, je t'aperçois, comme moi, un peu perdu dans un monde qui n'est pas le tien. La vie est une pute qui fait tout pour nous éloigner mais crois moi, un jour, je te trouverais. Un jour nos chemins se croiseront et ce jour, je prendrais ton âme, je prendrais ton cœur, je prendrais ta vie, par égoïsme, juste pour être sûre que tu m'appartienne pour toujours. Par crainte de me retrouver à nouveau seule et perdue. Je te trouverais, je te le promets. Je te trouverais et on passera des journées à regarder des séries sans intérêt, à manger des cheeseburgers qui pourriront notre santé, à raconter des conneries qui ne veulent rien dire. Je te trouverais, toi qui seras le seul à comprendre quand je parlerais de canard enchanté et d'hippocampe magique. Un jour.. un jour..